Le pire aura été évité de peu. Dimanche, vers 17 heures, la police était appelée dans la rue de Dunkerque, située dans le quartier de l’hippodrome, à Reims. Sur place, ils trouvaient un homme en sang, encore conscient et en état d’ivresse manifeste. À ses côtés, un individu tentait de lui prodiguer les premiers secours en expliquant avoir trouvé l’homme sur le palier de son appartement. Vite, le Samu arrivait et constatait que l’homme souffrait d’une blessure au niveau de la carotide, sans doute causée par une arme blanche. Évacué vers l’hôpital, il se verra décerner une ITT de dix jours. Dans son malheur, la victime est plutôt vernie : si la carotide avait été plus durement touchée, il se serait vidé de son sang en quelques minutes.
Au cours de l’enquête de voisinage qui s’ensuivit, les policiers ne tardaient pas à relever quelques incohérences. Deux personnes, une femme ainsi que l’homme qui avait été vu en train de soigner la victime, étaient interpellées et placées en garde à vue. Ces deux-là, par le passé, vécurent en concubinage. Au cours des auditions, la vérité commençait à se faire jour : au domicile de la femme interpellée, se trouvaient, ce 1er février, l’homme arrêté et la victime. Durant l’après-midi, l’alcool avait manifestement coulé dans des proportions industrielles entre ces trois personnes ; la victime ensanglantée, lorsqu’elle parvint à souffler dans l’éthylotest, afficha le taux énorme de 4,65 grammes d’alcool par litre de sang…
L’agresseur présumé est celui qui a appelé les secours
La victime, âgée de 42 ans, aurait commencé à insulter la femme chez qui avait lieu la beuverie. Son ancien compagnon, tout aussi alcoolisé, se serait alors saisi d’un couteau qu’il aurait ensuite placé sur le cou de celui qui avait osé proférer des insultes. Selon l’homme au couteau, la victime aurait alors effectué un mouvement brusque, provoquant ainsi la blessure. L’homme blessé serait alors sorti précipitamment, suivi par son agresseur présumé. Et c’est ce dernier qui aurait ensuite appelé les secours à la vue du sang qui jaillissait du cou de la victime. La femme, elle, ne put rien expliquer de ce qui s’était passé aux policiers au motif qu’elle ne se souvenait de rien. Aucune charge n’a été retenue contre elle. Au cours de la perquisition de son appartement, des traces de sang furent trouvées sur l’un de ses couteaux.
L’auteur présumé de l’agression, âgé de 34 ans, était quant à lui déjà connu des services de police. Présenté à la justice hier dans le cadre d’une comparution immédiate, il a préféré demander un délai supplémentaire afin de mieux préparer sa défense. Les juges ont reporté son procès au 10 mars. D’ici là, il sera détenu à la maison d’arrêt de Reims.
Source: http://www.lunion.presse.fr/