"On se les fait ! On les démonte ! » C’est par ces cris qu’aurait commencé l’attaque de trois policiers lors d’un contrôle d’identité qui a mal tourné au quartier Wilson, vendredi dernier.
Il est 14 h 30. Alors qu’ils patrouillent aux abords de la place Mozart, les fonctionnaires repèrent « un individu » qui se dissimule le visage en les voyant. Une attitude pour le moins suspecte qui le devient davantage quand l’homme se met à courir pour leur échapper.
Lancés à ses trousses, les agents le voient rejoindre une Opel Corsa occupée par cinq personnes, mais le fuyard ne s’attarde pas et disparaît dans le quartier. Reste les occupants du véhicule. L’un d’eux en sort. Il se voit demander son identité, ce qu’il refuse : « Toi, tu me contrôles pas ! » À partir de là, tout part en vrille avec des versions divergentes.
Touché aux côtes
Selon les policiers, la voiture se vide, un costaud hurle : « On se les fait ! On les démonte ! » Deux des rebelles tentent de leur porter des coups de poing. Un troisième s’apprête à frapper un agent par-derrière. Son collègue armé du flash-ball perçoit la menace et tire sur l’assaillant touché aux côtes par la balle de caoutchouc.
D’autres patrouilles arrivent en renfort. Les trois agresseurs désignés prennent la fuite à pied, mais ils ne courent pas assez vite, notamment le premier à se faire rattraper : il perd du temps en escaladant un muret, gêné par sa djellaba. Le plus loin parvient à l’angle des rues Berlioz et de la Bonne-Femme. Âgés de 19 et 20 ans, deux sont inconnus de la justice, le troisième traîne huit condamnations, la plupart récoltées pendant sa minorité. Un couteau est saisi dans ses poches.
Jugés en comparution immédiate, les prévenus mettent en cause la version des policiers. Ils n’auraient jamais tenté de les frapper. Au contraire, l’un d’eux annonce son intention de porter plainte en produisant un certificat médical lui accordant six jours d’incapacité totale de travail pour des violences illégitimes, selon lui.
Les trois garçons revenaient de la mosquée, expliquent-ils, quand ils ont croisé l’Opel occupée par « deux grands du quartier ». Ils sont montés à bord pour discuter, car « il faisait froid ». L’individu pris en chasse est arrivé. Ils sont sortis sans comprendre ce qui se passait.
À l’audience, le procureur rappelle au trio qu’un contrôle de police s’impose à tous, même si on l’estime injustifié. « C’est le meilleur moyen pour que ça se passe bien. »
Déclarés coupables des violences, les deux prévenus inconnus de la justice ont été avertis par une peine de quatre mois de prison avec sursis. Le récidiviste prend quatre mois ferme mais sans placement en détention, pour lui permettre de garder son travail et ne pas compromettre sa réinsertion.
L’homme qui ne voulait pas montrer son visage et les « deux grands » courent toujours. Ils n’ont pas été identifiés.
Source: http://www.lunion.presse.fr/